Dans « La Vilaine », une de mes compositions récentes, j’ai voulu laisser libre cours à mon coté écolo et doux rêveur. En fait tout à commencé quand j’habitais au bord de la rivière près de la promenade des Bonnets Rouges à Rennes. C’est un quartier récent un peu hétéroclite mais très agréable à vivre. Souvent je marchais jusqu’au centre-ville en longeant la Vilaine qui conserve plusieurs bras à ce niveau là. Seulement une fois arrivé au Quai Lamartine plus rien. La rivière a disparu. J’ai écrit cette chanson en pensant à l’eau qui coule sous le bitume. La Vilaine a été couverte en 1912 et 1962 pour créer des places de stationnement. Sincèrement je crois qu’il faut détruire ces dalles qui emprisonnent le Fleuve. J’ai vécu à Paris pendant mes études et j’y circulais à vélo. Rien n’était plus agréable que de traverser quotidiennement la Seine pour aller à la fac. Dans toutes les belles villes il y a une belle rivière comme à Evreux où j’ai longtemps vécu et où l’on a redécouvert les berges de l’Iton récemment. La première chanson traditionnelle irlandaise que j’ai apprise et que je me suis appropriée s’appelle « Only Our Rivers Run Free ». C’est une chanson qui plaide pour la liberté dans un pays et à une époque où seule l’eau des rivières était libre. La France est un pays de liberté mais ses rivières ne le sont pas toutes, libres…

La Vilaine est bien la rivière cachée dans le titre de cet album mais il y en a une autre à la fin du disque. L’Allan Water est un affluent de la Forth River dans le centre de l’Ecosse. Cette chanson a été écrite par M.G. Lewis (1775-1818). C’est sur les berges de cette rivière que le personnage principal de la chanson est retrouvé mort. Il s’agit d’une jeune fille déçue par un soldat infidèle. Merci à Michel du groupe Taxi Mauve de m’avoir fait découvrir cette chanson. Alexandre a su donner toute  l’intensité dramatique que je voulais donner à cet arrangement en se jouant des changements de tonalité avec finesse.